Six fourmis blanches

Le premier est celui d'une jeune française de 25 ans, prénommée Lou, qui, avec son compagnon et quatre autres personnes, a gagné un séjour en Albanie pour tester un chemin de randonnée en suivant un guide local nommé Vigan. Le second personnage est Mathias, montagnard albanais aguerri connu pour être un " sacrificateur ". Cette fonction traditionnelle et locale, se pratique uniquement si on a le don. Elle consiste à emmener dans la montagne une chèvre choisie avec soin, pour la jeter vivante dans le vide. Ce sacrifice se fait à la demande de familles voulant exorciser " le mal suintant de la montagne ". Les deux histoires vont se compliquer quand les randonneurs vont affronter mauvais temps, avalanche et éboulements ; et quand Mathias va se voire imposer un garçon de 14 ans pour être formé au métier de sacrificateur. L'adolescent n'a pas le don, mais il appartient à une des familles parmi les plus puissantes et influentes de cette région de l'Albanie.Au fil du récit Sandrine Colette montre d'un style noir et rigoureux, la rudesse, la démesure et l'étrangeté de la montagne s'emparer petit à petit de l'esprit des randonneurs, mais aussi du jeune garçon qui accompagne Mathias " le sacrificateur ". Tous les personnages sont poussés dans leurs retranchements et leurs émotions deviennent des reliefs semblant infranchissables. Le récit implacable est construit comme un chemin de montagne allant s'accentuant, aux passages devenant de plus en plus abrupts et en bord d'abîmes, pour atteindre un sommet ou un col tout aussi périlleux, d'où l'on aperçoit alors une descente promettant d'être plus infernale que l'ascension.